Et si l’avenir de la seconde main passait aussi par la vie intime ? C’est le pari audacieux fait par Réjouis, une start‑up née dans l’Orne, en Normandie. Fondée en 2023 par Bénoni Paumier, cette jeune entreprise propose de reconditionner des sextoys de seconde main. Leur objectif : réduire le gaspillage tout en respectant des normes d’hygiène rigoureuses. Une démarche à contre-courant qui casse les tabous tout en ouvrant un nouveau marché dans l’économie circulaire.
L’intime aussi a droit à sa révolution circulaire
Sextoy seconde main : un protocole d’hygiène strict et transparent
Dans un monde où la sobriété prend de plus en plus de place dans les modes de consommation, Réjouis incarne cette nouvelle génération d’acteurs qui n’ont pas peur d’innover là où personne n’osait aller.
Ce n’est pas parce qu’un objet est intime qu’il ne peut pas être réutilisé. Chez Réjouis, chaque sextoy est soumis à un protocole de reconditionnement extrêmement rigoureux :
Nettoyage préliminaire avec savon doux et solution spécifique à l’hygiène intime ;
Quarantaine de 48 heures, afin de garantir un temps d’assainissement et de vérification ;
Désinfection par lampe UVC, une technologie qui élimine 99,9 % des virus et bactéries, validée par des médecins spécialistes en santé sexuelle ;
Inspection manuelle et validation finale : un médecin conseil accompagne l’équipe pour garantir un protocole conforme aux exigences sanitaires.
Seuls les produits aux matériaux non poreux, sans défaut, sont retenus. Ceux jugés inadéquats sont éliminés du circuit, sans compromis. Chaque produit remis en vente est accompagné d’une fiche de transparence, indiquant l’état, l’origine et le traitement subi.
Une solution éco‑responsable dans un secteur encore peu exploré
Les sextoys, souvent fabriqués en silicone ou plastique dur, génèrent une quantité importante de déchets. Ils sont rarement recyclables, et souvent jetés alors qu’ils sont en parfait état de marche. L’idée de Réjouis est donc doublement vertueuse : elle réduit le gaspillage tout en rendant ces objets plus accessibles.
À travers cette approche, la start‑up normande rejoint un mouvement de fond analysé dans l’article « Consommer 100 % seconde main : rêve ou nouvelle réalité en 2025 ? ». On y apprend que près de 60 % des Français achètent désormais d’occasion, un chiffre en constante progression. Réjouis étend cette dynamique à un domaine encore peu exploré : celui de l’intime, un des marchés où la seconde main n’était pas forcément attendue.
Réjouis répond à une évolution sociétale : consommer autrement, y compris dans l’intime
La sexualité plus consciente et inclusive
Réjouis ne fait pas que vendre un produit, elle raconte une nouvelle manière de vivre sa sexualité. Une sexualité plus consciente, plus inclusive, moins liée au pouvoir d’achat. En rendant accessibles des sextoys reconditionnés, la start‑up ouvre la voie à une consommation plus juste, plus éthique et plus libre.
Cette évolution est parfaitement en phase avec l’analyse proposée dans « Seconde main : la nouvelle norme du shopping responsable », qui montre que l’occasion n’est plus seulement un choix économique : c’est un engagement de fond.
Le fondateur, Bénoni Paumier, insiste sur cette dimension : « On peut se faire plaisir de manière responsable. Ce n’est pas une contradiction. C’est même une cohérence. »
Une promesse de qualité… à prix réduit
En plus de son engagement écologique et social, Réjouis permet de faire des économies : les sextoys proposés sont en moyenne 20 à 30 % moins chers que leurs équivalents neufs, parfois jusqu’à 50 % lorsqu’ils sont vendus en corner physique, comme récemment à Strasbourg.
À l’avenir, Réjouis pourrait même proposer des facilités de paiement ou des formules d’abonnement, comme le suggère l’article « Facilité de paiement et seconde main : une nouvelle attente en 2025 ». Une piste crédible pour lever les derniers freins psychologiques et démocratiser encore davantage ce type de consommation.
Des freins encore présents, mais des signaux positifs
Bien sûr, Réjouis doit faire face à des obstacles culturels : l’idée d’un sextoy d’occasion peut susciter gêne ou scepticisme. Mais la qualité du protocole d’hygiène et la communication transparente de l’équipe semblent porter leurs fruits. Les retours clients sont encourageants et l’entreprise commence à faire parler d’elle dans les médias nationaux, comme France Info ou AirZen.
L’autre enjeu sera sans doute réglementaire. Aujourd’hui, il n’existe aucun cadre spécifique pour la vente de sextoys reconditionnés. Réjouis pourrait bien devenir un acteur référent dans la structuration de ce nouveau segment du marché.
Un modèle qui inspire et une équipe qui assume
Réjouis ne se contente pas de vendre : elle éduque, rassure et dédramatise. Sur les réseaux sociaux, l’équipe adopte un ton ludique et informatif. L’idée : rendre le sujet accessible à tous, dans une démarche inclusive et bienveillante. L’accompagnement de Normandie Incubation et la transparence affichée sur leur site renforcent leur légitimité.
Dans les mois à venir, Réjouis prévoit d’étendre son offre avec de nouveaux produits, de développer son maillage physique (présence en boutiques partenaires), et pourquoi pas, d’initier une location de sextoys via abonnement, comme déjà testé par certaines marques internationales.
La seconde main va jusqu’au bout des choses
Réjouis est bien plus qu’une simple start‑up. Elle est le symbole d’un basculement dans nos façons de consommer et de penser notre intimité. En combinant rigueur sanitaire, transparence, durabilité et accessibilité, elle propose un modèle novateur, à la fois éthique et réaliste.
Le sextoy de seconde main n’est plus un tabou : il devient un choix de société. Et il se pourrait bien que Réjouis ait pris une longueur d’avance sur un marché encore vierge, mais promis à une forte croissance.