La mobilité douce entre dans une nouvelle ère. Avec une levée de 60 millions de dollars, la start-up française Upway confirme son rôle de pionnière du vélo électrique reconditionné. En quatre ans, cette entreprise née à Paris s’est imposée comme une référence mondiale de la mobilité circulaire, accessible et ambitieuse. Son objectif est clair : donner une seconde vie à un million de vélos électriques d’ici 2030.
Reconditionner pour mieux rouler
Le marché du vélo électrique ne cesse de croître. En France, le VAE représente désormais près d’un tiers des ventes en volume, et une part encore plus importante en valeur. Les consommateurs recherchent des solutions de mobilité plus durables, sans renoncer à la qualité ni au confort. C’est dans ce contexte qu’est née Upway, fondée en 2021 par Stéphane Ficaja et Toussaint Wattinne, deux anciens dirigeants d’Uber. Leur idée : reconditionner les vélos électriques avec la même rigueur que les constructeurs.
Leur modèle repose sur une boucle vertueuse : Upway rachète des vélos électriques d’occasion, les reconditionne dans ses ateliers selon un protocole de 50 points de contrôle, puis les revend en ligne avec garantie 1 an et livraison à domicile. Les acheteurs ont accès à plus de 200 marques et 2 500 modèles, à des prix environ 45 % inférieurs au neuf, soit plus de 1 000 euros d’économie en moyenne.
Depuis sa création, Upway a déjà remis plus de 100 000 vélos sur la route. En 2025, les ventes ont doublé par rapport à 2024 – et devraient doubler à nouveau en 2026.
Une levée de fonds record pour changer d’échelle
Le 6 novembre 2025, Upway a annoncé une levée de fonds de 60 millions de dollars (série C), menée par A.P. Moller Holding – le fonds d’investissement du groupe Maersk – avec la participation de Galvanize, Ora Global, et des investisseurs historiques : Sequoia Capital, Exor Ventures, Transition, Origins et Korelya Capital.
Ce nouveau financement porte le total des capitaux levés à plus de 125 millions de dollars depuis 2021. Il permettra à la start-up de renforcer ses capacités industrielles et numériques : création de nouveaux ateliers, déploiement de services financiers, d’assurance et d’entretien, et lancement prochain d’offres d’abonnement.
Upway exploite déjà six « UpCenters » – à Paris, Anvers, Berlin, Düsseldorf, New York et Los Angeles – et prévoit d’en ouvrir six nouveaux d’ici deux ans au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Pologne. À horizon 2030, l’entreprise vise 2 000 emplois industriels qualifiés entre l’Europe et l’Amérique du Nord.
« La mobilité légère ne peut être durable que si elle est circulaire », résument les fondateurs. « Nous voulons faire du seconde main le premier choix pour des millions de cyclistes. »
Le vélo électrique reconditionné, un choix économique et écologique
Adopter un vélo électrique reconditionné, c’est participer à une transformation positive : chaque e-bike remis en circulation émet 75 % à 90 % de CO₂ en moins par kilomètre qu’une voiture, selon les études européennes. Ces vélos évitent aussi à des milliers de modèles d’être mis au rebut chaque année.
Au-delà de l’environnement, les bénéfices concernent aussi la santé et la qualité de vie : la pratique régulière du vélo, même sur de courtes distances, réduit le risque de maladies cardiovasculaires et contribue à la lutte contre la pollution urbaine.
Enfin, l’impact est social : Upway crée des emplois techniques et durables dans des ateliers européens, valorisant des métiers manuels en voie de réindustrialisation.
Une dynamique partagée par d’autres acteurs de la seconde main
Le succès d’Upway s’inscrit dans un mouvement global : celui d’une économie plus circulaire et technologique. D’autres entreprises françaises incarnent ce changement.
Back Market déploie désormais des magasins physiques et des services de réparation, pour démocratiser le reconditionné électronique.
Campsider ouvre la voie à la seconde main outdoor, prouvant que l’économie circulaire s’adapte aussi aux loisirs.
Ces initiatives démontrent que le reconditionné n’est plus un choix de niche : c’est une tendance de fond qui redéfinit nos habitudes d’achat.
Le reconditionné entre dans l’ère industrielle
L’actualité d’Upway illustre la maturation du secteur. La seconde main se professionnalise, portée par la technologie et l’investissement. Ce passage à l’échelle industrielle crédibilise un modèle longtemps perçu comme alternatif.
En créant des infrastructures capables de reconditionner des centaines de milliers de vélos chaque année, Upway montre qu’impact et rentabilité peuvent coexister. Sa promesse : des vélos fiables, garantis et désirables, à prix juste.
Cette approche change la perception de la seconde main : on n’achète plus “par défaut”, mais par conviction. Elle inspire déjà d’autres filières – mobilité douce, high-tech, équipement sportif, électroménager – où l’on parle désormais d’industrie de la durabilité.
Agir à son échelle : consommer mieux, sans renoncer à son confort
Pour la consommatrice urbaine, active et soucieuse de sens, le vélo électrique reconditionné offre un compromis idéal : style, praticité et engagement environnemental.
Acheter chez un acteur comme Upway, c’est soutenir une innovation européenne, tout en bénéficiant d’un produit contrôlé, garanti et livré prêt à rouler.
C’est aussi un moyen concret de réduire son empreinte carbone, de gagner en autonomie, et de prouver que le confort moderne peut s’accorder avec la sobriété.
Conclusion
Avec cette levée de 60 millions de dollars, Upway passe à la vitesse supérieure et redéfinit la mobilité circulaire. Son ambition – refaire rouler un million de vélos électriques d’ici 2030 – annonce un tournant : celui d’une seconde main désormais désirable, fiable et industrielle.
La boucle est bouclée : donner une seconde vie aux vélos, c’est aussi offrir une première chance à une mobilité plus durable pour tous.
