Coup dur pour l’un des acteurs les plus emblématiques de la mode éthique de seconde main. La start-up Omaj, fondée en 2021 pour révolutionner la vente de vêtements d’occasion premium, a été placée en redressement judiciaire début 2025. La nouvelle a secoué l’écosystème de la consommation responsable. Elle révèle aussi les fragilités auxquelles sont confrontés les jeunes acteurs engagés.
Retour sur cette actualité marquante et sur ce qu’elle dit du marché actuel de la seconde main.
Omaj, une start-up porteuse d’une vision forte
Depuis son lancement, Omaj s’était fait une place à part dans l’univers de la mode seconde main. Loin des plateformes généralistes comme Vinted, la jeune pousse française misait sur une approche sélective, transparente et haut de gamme. En effet, les vêtements sont soigneusement sélectionnés, photographiés avec soin, envoyés dans de beaux colis, le tout accompagné d’un vrai storytelling éthique.
Avec son slogan “le dressing qui fait du bien”, Omaj avait pour ambition de réconcilier esthétique, impact positif et expérience utilisateur fluide. La start-up revendiquait plus de 25 000 clientes, un taux de satisfaction élevé et une volonté claire de changer les règles du jeu dans la mode circulaire.
Le redressement judiciaire d’Omaj : une décision lourde mais stratégique
Début avril 2025, la nouvelle tombe : Omaj est placée en redressement judiciaire. Cette procédure permet à l’entreprise de poursuivre temporairement son activité, tout en cherchant une solution viable pour son avenir — qu’il s’agisse d’un rachat, d’une restructuration ou d’un plan de continuation.
Dans une publication LinkedIn transparente et digne, Paul Charon, cofondateur et CEO, explique que cette décision est le résultat de plusieurs mois de tensions économiques. Malgré une croissance solide, la rentabilité s’est avérée difficile à atteindre, notamment face à la hausse des coûts, à un marché concurrentiel, et à une levée de fonds qui n’a pas pu se concrétiser à temps.
Un contexte difficile pour les start-ups à impact
L’histoire d’Omaj redressement judiciaire n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une série de difficultés rencontrées par d’autres acteurs du secteur de la seconde main et de l’économie circulaire. Barooders, dans le sport d’occasion, Beebs (racheté par Kiabi) ou encore izidore, dans l’ameublement, sont eux aussi passé par la case redressement ou liquidation.
La seconde main est un marché en plein essor, mais aussi complexe à opérer. Logistique, tri, stockage, SAV, acquisition client… tous ces postes sont coûteux, surtout lorsqu’on mise sur la qualité et l’éthique. Et dans un contexte économique tendu, les levées de fonds deviennent plus difficiles, même pour les projets à fort impact.
Ce que cela révèle du secteur de la seconde main
La mode circulaire séduit de plus en plus de consommateurs, mais cela ne suffit pas. Le cas Omaj montre que l’alignement entre impact et modèle économique reste un vrai défi. Pour durer, ces plateformes doivent concilier engagement environnemental, expérience client irréprochable et viabilité financière.
Cela nécessite de repenser les logiques industrielles de l’occasion, mais pas seulement. Il est important d’innover dans la logistique et de fédérer une communauté prête à soutenir des modèles alternatifs, même s’ils sont parfois un peu plus chers que les géants low cost.
Malgré cette épreuve, Omaj a semé des graines. Son approche qualitative, humaine et transparente reste une référence. De nombreuses consommatrices espèrent un rebond, une reprise ou une renaissance du projet.
Et maintenant ? Soutenir une mode circulaire exigeante
Le redressement judiciaire d’Omaj doit être vu comme un signal d’alerte, mais aussi une opportunité. Il est désormais plus que temps de repenser les modèles de financement, de mutualiser les forces entre acteurs, et de créer des écosystèmes plus solides autour de la mode circulaire.
En tant que média engagé dans l’actualité des plateformes de la seconde main, nous continuerons à suivre cette évolution de près. Le secteur a besoin de visibilité, de soutien, mais aussi de réalisme économique.
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💡 Et si vous êtes entrepreneur dans l’économie circulaire, retenez ceci : l’impact est une force… mais il doit s’accompagner d’une vision business solide. Le futur de la mode responsable se construira avec des projets aussi beaux qu’équilibrés.
