La seconde main s’impose partout… et désormais aussi sur le nez. Les lunettes de seconde main gagnent du terrain parce qu’elles cochent deux cases clés : prix et impact. Dans son reportage, RMC évoque des économies pouvant aller jusqu’à 80 %, avec parfois “au moins 60 %” selon les enseignes et les modèles. Résultat : de plus en plus de Français regardent l’optique circulaire comme une vraie alternative crédible au neuf.
Trois moteurs qui font passer la filière à la vitesse supérieure
1) Krys rachète Seecly : la seconde main passe dans la cour des grands
C’est l’une des infos fortes du secteur : Krys Group rachète Seecly à mi‑mai 2025. Seecly, née à Marseille, s’était fait connaître comme place de marché de montures reconditionnées, adossée à un atelier et à un réseau d’opticiens. Ce rachat change l’échelle : la seconde main sort du “test” pour devenir une brique stratégique chez un leader. (À noter : Krys et Seecly avaient déjà noué un partenariat auparavant, ce qui prépare la montée en puissance actuelle.) Pour décoder les enjeux business et marché, consulte notre article : 👉 rachat de Seecly par Krys : l’optique circulaire prend de l’ampleur.
2) Optic 2000 & Lissac généralisent “Revue” : collecte, tri, reconditionnement
Lancé en 2023 en format pilote, le programme Revue organise la seconde vie des montures en magasin : collecte, tri, reconditionnement quand c’est possible, recyclage sinon, et redistribution à des associations pour une partie des équipements. L’ambition : structurer une offre lisible, traçable et conforme aux exigences des dispositifs médicaux. Pour le récit détaillé et les coulisses, voir notre article 👉 programme Revue d’Optic 2000 et Lissac : vos lunettes ont désormais une seconde vie.
3) Des acteurs engagés donnent le ton sur le terrain
À Saint‑Sébastien‑sur‑Loire, Lunettologie a lancé Les Recyclettes : des montures récupérées, entièrement reconditionnées (nettoyage, polissage, plaquettes/branches…), proposées à petits prix (paliers 39 € / 69 € / 99 € selon l’état et la qualité). Particularité : la sélection mêle fabricants indépendants et parfois grandes marques emblématiques, toujours dans une logique de durabilité.
À Lille, Lunettes de Zac collecte, trie et reconditionne. Les verres neufs sont montés en atelier. Le magasin propose un examen de vue gratuit, et la démarche soutient l’insertion professionnelle. Réseau de partenaires, e‑shop et présence nationale en expansion complètent le dispositif.
Pourquoi les lunettes de seconde main s’installent durablement
Prix : la proposition de valeur est claire
Face à un budget moyen élevé pour une paire neuve, la seconde main abaisse la facture tout en proposant un cadre professionnel (monture contrôlée, verres adaptés, SAV). Le discours “jusqu’à 80 % d’économies” attire l’attention, mais c’est surtout la cohérence prix/usage qui fidélise : une monture reconditionnée bien ajustée, équipée de verres récents, rend le bon service au bon prix.
Environnement : l’optique gagne en circularité
Les montures ont un impact multi‑critères (pas seulement CO₂) et doivent être analysées sur tout leur cycle de vie (ACV). En prolongeant la durée d’usage et en orientant les pièces trop abîmées vers le recyclage, la filière réduit ses déchets et optimise l’empreinte du secteur. L’intérêt pour le reconditionné progresse chez certains, mais les perceptions restent contrastées côté opticiens, comme le montrent plusieurs sondages (Acuité). D’où la nécessité de traçabilité, qualité de remise en état et pédagogie en magasin.
Marché : vers une structuration à grande échelle
Le rachat de Seecly par Krys et l’industrialisation de “Revue” par Optic 2000 & Lissac amènent de la méthode : cadres, process, points de collecte, garanties, communication. Des publications récentes évoquent déjà une montée en puissance du nombre de magasins impliqués dans l’offre solaires de seconde main, signe que le pilote s’étend sur le réseau. C’est un signal fort pour la normalisation de l’offre aux côtés du neuf.
Consommateurs : lever les freins… et capitaliser sur l’expérience
Les freins classiques (hygiène, qualité perçue, réglages) se lèvent vite quand :
la monture est reconditionnée professionnellement,
les verres sont neufs et adaptés,
l’essayage et l’ajustage sont faits en boutique,
un SAV existe.
C’est précisément ce que proposent des acteurs comme Zac ou Lunettologie, et les grands réseaux quand ils intègrent la seconde main dans le parcours client (dépôt, reprise, revente, recyclage).
Zooms terrain – Des preuves concrètes qui rassurent
Lunettologie : des Recyclettes au prix clair et à la remise en état soignée
L’offre Les Recyclettes met la transparence au cœur : paliers tarifaires lisibles, reprise des anciennes lunettes sous forme d’avoir, et travail de remise à niveau détaillé (désinfection, polissage, éléments de monture remplacés si besoin). Cette pédagogie dédramatise la seconde main et valorise la qualité des matériaux (acétate biosourcé, métal recyclé, etc.).
Lunettes de Zac : atelier, verres neufs et insertion dans le même geste
Chez Zac, l’atelier monte des verres neufs, répare et réajuste. Le magasin du Vieux‑Lille permet l’examen de vue gratuit, un point souvent demandé. La logique est complète : collecte des montures dormantes, reconditionnement, revente à prix accessibles et impact social via l’emploi en réinsertion. C’est tout l’esprit de l’optique circulaire appliqué loyalement, au quotidien.
L’optique circulaire, de l’initiative au standard
Ce qui se joue aujourd’hui, c’est le passage de l’initiative pionnière au standard de marché. Le rachat de Seecly par Krys acte que la seconde main n’est plus un “plus” marketing, mais un pilier d’offre. Le programme Revue prouve qu’un grand réseau peut orchestrer collecte → tri → reconditionnement/recyclage → revente/redistribution à l’échelle nationale. Et les indépendants, eux, innovent et évangélisent : ils montrent la voie sur la relation client, la techno atelier, la pédagogie et la transparence.
La seconde main change la vue… et la donne
Lunettes de seconde main rime désormais avec économie circulaire et expérience client. En combinant prix juste, qualité de remise en état, verres neufs, traçabilité et SAV, la filière coche les attentes contemporaines : sobriété, pouvoir d’achat, confiance. L’optique n’est plus en retard : elle rattrape et invente son propre modèle circulaire.
Envie d’essayer l’optique circulaire près de chez vous ? Parlez‑en à votre opticien, testez une monture reconditionnée et découvrez nos analyses complètes sur Seconde Media. Et si vous êtes un professionnel, contactez‑nous : on peut vous aider à structurer votre offre de lunettes de seconde main.