Une année record pour Vinted
L’année 2024 marque un tournant pour Vinted. Le géant lituanien de la seconde main affiche une rentabilité record, avec un bénéfice net multiplié par quatre par rapport à l’année précédente. Longtemps scrutée pour sa croissance rapide, mais ses pertes prolongées, la plateforme prouve qu’à grande échelle, le modèle C2C peut être à la fois viable et très performant.
Des chiffres qui parlent
En 2024, Vinted a enregistré un chiffre d’affaires de 596,3 millions d’euros, en hausse de 61 % par rapport à 2023. Mais le plus marquant reste le bénéfice net, qui atteint 17,8 millions d’euros, contre 4,5 millions d’euros en 2023, soit une multiplication par quatre.
Cette performance repose sur plusieurs leviers :
L’augmentation des frais de service appliqués aux acheteurs.
L’essor de services complémentaires comme la « protection acheteur » ou l’option « expédition via Vinted Go ».
Le développement de la catégorie Vinted Luxe, qui permet de proposer des articles à plus forte valeur ajoutée. Leur initiative House of Vinted va dans ce sens.
Le luxe, un nouveau levier de croissance
Le lancement de Vinted Luxe en 2023 permet à la plateforme de monter en gamme. Conçue pour répondre à la demande croissante sur les segments premium, cette catégorie permet la vente de produits vérifiés, certifiés et soumis à des conditions de transaction sécurisées.
Ce segment attire des utilisateurs prêts à investir davantage dans leurs achats, tout en bénéficiant de garanties renforcées.
Un impact sur tout l’écosystème de la seconde main
La rentabilité de Vinted confirme que la seconde main peut être un modèle économique stable et rentable.
Cette performance impacte le secteur en profondeur :
Professionnalisation des plateformes : amélioration du service client, logistique, moyens de paiement.
Diversification de l’offre : intégration de catégories premium ou spécialisées.
Consolidation du marché : pression concurrentielle accrue pour les plus petits acteurs.
Des concurrents comme Vestiaire Collective, Back Market, Momox ou encore LeBonCoin adaptent leurs stratégies face à cette dynamique.
Mais un modèle qui continue d’interroger
Malgré ses résultats, Vinted fait face à plusieurs critiques :
Hausse des frais pour les utilisateurs, notamment sur les ventes de faible valeur.
Modération insuffisante et gestion parfois opaque des litiges.
Question environnementale : les envois individuels sur de longues distances peuvent nuancer le bénéfice écologique du réemploi.
Ces éléments interrogent sur la capacité du modèle à rester aligné sur les promesses d’une consommation plus responsable.
Conclusion : Vinted, locomotive du changement
Avec un chiffre d’affaires en forte hausse et une rentabilité confirmée, Vinted devient une référence mondiale de la mode circulaire.
Sa croissance montre que la seconde main n’est plus une tendance marginale, mais un secteur structurant de l’e-commerce. Reste à voir si cette rentabilité pourra s’accompagner d’engagements renforcés sur les plans social et environnemental.
Pour suivre toutes les tendances de la seconde main et du reconditionné, retrouvez nos analyses chaque semaine sur Seconde Media.