Distribués gratuitement lors d’un hommage émouvant à Rafael Nadal, les t-shirts “Merci Rafa” s’arrachent désormais à prix d’or sur Vinted et Leboncoin. Une revente express qui interroge : Faut-il encadrer la revente d’objets offerts lors d’événements ? Ou faut-il laisser faire un marché qui, après tout, répond à une demande réelle ?
Un adieu historique… devenu phénomène de revente en seconde main
Le 25 mai 2025, Roland-Garros célébrait l’un de ses plus grands champions : Rafael Nadal. Pour ce qui pourrait être sa dernière apparition sur la terre battue parisienne, un hommage poignant a été organisé sur le court Philippe-Chatrier. À cette occasion, environ 10 000 t-shirts “Merci Rafa” ont été distribués aux spectateurs.
Mais l’émotion a rapidement laissé place à un autre réflexe : celui de la revente. Dès le lendemain, les plateformes de seconde main Vinted et Leboncoin ont vu fleurir des dizaines d’annonces proposant ces t-shirts collectors à des tarifs pouvant atteindre 500 euros, comme l’a rapporté Le Figaro.
Vinted, Leboncoin : une flambée des prix qui dérange
Sur Vinted, les annonces se succèdent : certains utilisateurs proposent le t-shirt de l’hommage à Nadal entre 150 et 300 euros, avec parfois la mention “jamais porté” ou “édition ultra-limitée”. Leboncoin affiche les mêmes tendances, et quelques transactions auraient même été conclues à plus de 400 euros.
Face à cette explosion des prix, le président de la Fédération Française de Tennis, Gilles Moretton, a vivement réagi :
« Je trouve ça déplorable. Ce t-shirt n’avait aucune vocation commerciale. Il a été offert pour marquer un moment d’émotion collective. » (BFMTV RMC Sport)
Revente express ou souvenir à vie : le dilemme de la seconde main
Le cas des t-shirts hommage Nadal sur Vinted pose une vraie question : pour celles et ceux qui ne souhaitent pas les gardeer, faut-il laisser dormir ces objets dans un placard ou les revendre à des fans ou des collectionneurs ?
D’un côté, certains estiment que ces reventes permettent à ceux qui n’ont pas pu assister à l’événement de posséder un morceau d’histoire. De l’autre, cette pratique est perçue comme un opportunisme déplacé, transformant une émotion partagée en produit spéculatif.
Cette opposition n’est pas nouvelle. Lors des concerts de Beyoncé en 2023 ou des Jeux Olympiques de Paris 2024, des produits gratuits ou exclusifs avaient déjà été massivement revendus en ligne.
Un miroir de l’évolution du marché de la seconde main
Au-delà de la polémique, cette affaire met en lumière une facette moins vertueuse de la seconde main. Les plateformes comme Vinted et Leboncoin, à l’origine pensées pour allonger la durée de vie des objets, peuvent aussi devenir des lieux de spéculation.
Mais ce phénomène est révélateur : dans une société qui valorise la rareté, la culture du “collector” s’impose même sur des objets initialement sans valeur marchande. Est-ce si grave ?
Faut-il interdire la revente d’objets gratuits ?
Le débat est ouvert. Faut-il encadrer la revente d’objets offerts lors d’événements ? Ou faut-il laisser faire un marché qui, après tout, répond à une demande réelle ?
Ce qui est certain, c’est que le marché de la seconde main se transforme. Il ne s’agit plus seulement d’acheter à petit prix ou de réduire son empreinte écologique. Il s’agit aussi d’investir ou de collectionner.
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